TANNERIE Ruelle du Ruisseau (Ruelle des Tanneries)

 

Tannerie Ruelle du Ruisseau - (Ruelle des tanneries)


À Solre, au regard des marchands chamoiseurs actifs en 1748, l'industrie de la tannerie existait déjà au début du XVIIIe siècle, et elle s'est considérablement développée durant la seconde moitié du XIXe siècle. En 1880, environ vingt tanneries sur les berges de la Solre et du Riamé employaient entre 100 et 150 ouvriers, utilisant un tannage lent à l'écorce de chêne, qui prenait de 15 à 18 mois pour transformer les peaux de vache en semelles de chaussures, avec une production de 4 à 5 cuirs par semaine.


Processus de fabrication

Travail de rivière

  • Reverdissage : À leur arrivée à la tannerie, les "peaux brutes", préalablement salées pour éviter la putréfaction, sont soigneusement rincées.
  • Pelanage : Une fois nettoyées, les peaux sont baignées dans différents bacs de chaux pour préparer la peau à l'épilation.
  • Ébourrage et Écharnage : Les peaux sont épilées et nettoyées de tous les déchets pour éviter qu'elles ne pourrissent. Les déchets sont récupérés et utilisés pour fabriquer de la colle. Les peaux, parfaitement propres, sont alors dénommées "peaux en tripe"

Tannage à l'écorce de chêne

  • Préparation du Tan : Les peaux subissent un tannage végétal pour devenir imputrescibles. Les tanneurs utilisaient l'écorce des chênes locaux, qui était broyée dans les moulins à tan de la région, comme le Moulin de la Foulerie, pour la réduire en poudre, appelée "poudre de Tan".
  • Tannage : Les peaux étaient alors stockées dans de grandes fosses où chaque couche était superposée avec le tan, puis totalement immergée dans l'eau. Les peaux étaient conservées ainsi plus de 12 mois, devenant imputrescibles et résistantes, avec une qualité incomparable : la rudesse, la fermeté du grain, " Le temps pour le Tan ."


Rue de Liessies - Tannerie Michaux


Les bâtiments de tannerie étaient hauts, construits sur plusieurs niveaux pour sécher les peaux sur des perches horizontales. L'aération était essentielle, de fait il avait de nombreuses ouvertures, mais celles-ci étaient soumises à une imposition qui déplaisait fortement aux tanneurs.

Les cuirs de Solre étaient réputés pour leur qualité, particulièrement recherchés pour la fabrication de chaussures et de mollèterie, et étaient expédiés à Paris, Nancy, Amiens et Fougères.


Évolution et déclin

Vers 1900, l'apparition du tannage au tonneau, plus rapide, rendit difficile la concurrence pour les tanneurs traditionnels de Solre. Solre-le-Château était la patrie du tannage lent. Seule l'usine de M. H. Grard, fondée en 1868 et modernisée en 1887, poursuivit ses activités jusqu'à environ 1939, utilisant un tannage chimique au chrome pour produire des peaux de chèvres, de chevreaux et de veaux de haute qualité. Avec 120 ouvriers, elle produisait annuellement "25 000 douzaines" de peaux de chèvres de haute réputation consacrées à la fabrication de chaussures.


Sources: Instructions sur les fermes du Roi, provinces des Flandres et Haynaut ; Le Grand Echo du Nord; Mémoires de la Sté Archéologique Arrondissement d'Avesnes ; Le Panthéon de l'industrie - L'Industrie solrézienne de Marcel Boisse 1939
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Résumé L'industrie de la tannerie à Solre existait depuis le début du XVIIIe siècle et s'est considérablement développée au XIXe siècle. En 1880, environ vingt tanneries employaient entre 100 et 150 ouvriers. Le tannage "lent" à l'écorce de chêne, prenant de 15 à 18 mois, permettait de produire 4 à 5 cuirs par semaine, principalement utilisés pour les semelles de chaussures.
Processus de fabrication :
Travail de rivière : Rinçage des peaux brutes (reverdissage), bains de chaux pour l'épilation (pelanage), nettoyage des peaux.(ébourrage et écharnage) .  Après ces opérations, les peaux sont appelées « peaux en tripe »." 
Tannage végétal à l'écorce de chêne : Utilisation de l'écorce de chêne broyée en poudre ("tan"), stockage des peaux dans des fosses, en couches superposées avec le tan, puis immersion totale dans l'eau pendant plus de 12 mois pour les rendre imputrescibles et résistantes."  
Les cuirs de Solre étaient réputés pour leur qualité et expédiés à Paris, Nancy, Amiens et Fougères. Vers 1900, le tannage au tonneau, plus rapide, a rendu difficile la concurrence pour les tanneurs traditionnels de Solre. Seule l'usine de M. H. Grard, modernisée en 1887, a survécu jusqu'à environ 1939 en utilisant un tannage chimique au chrome. Elle produisait annuellement "25 000 douzaines" de peaux de chèvres pour la fabrication de chaussures, employant 120 ouvriers.




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